Avis de tempête
L’été arrive enfin. Je parle de la météo.
Dans le ciel politique, c’est avis de tempête. Je n’aime pas jouer les Cassandre. C’est souvent tomber dans la facilité. On annonce le pire. S’il n’advient pas, tout le monde est content. Et s’il advient, Cassandre l’avait bien dit.
Mais aujourd’hui, on voit bien que le pire est possible, pour ne pas dire probable. La zone euro est plus que jamais dans la tourmente. Sa 4ème économie, l’Espagne, est obligée de s’endetter à des taux insoutenables. Une grande agence de notation s’inquiète de la situation de l’économie allemande, non point en elle-même, mais parce qu’elle peut être amenée à financer le puits sans fond des dettes grecque, espagnole… et de quelques autres. Tous les clignotants de l’économie européenne sont au rouge. Les marchés internationaux, que la croisade du candidat Hollande contre « la finance » n’a pas fait disparaître, spéculent à l’évidence sur l’explosion de la zone euro avant la fin de l’anné.
Et pendant ce temps là , que se passe-t-il à Bruxelles, à Paris, à Berlin? Rien. Rien de visible en tout cas.La revue de presse d’un grande radio française annonce ce matin que le Président Hollande va parler de ses préférences culinaires avec ses invités du jour. Mais la France n’a toujours pas ratifié le traité sur la stabilité (TSCG) de la zone euro.
La surprise viendra peut -être demain du nouveau ministre du redressement productif . Continuera-t-il sur le ton de l’invective à l’encontre des dirigeants de Peugeot, au risque de déstabiliser l’entreprise tout entière? Ou avancera-t-il quelques propositions concrètes et réalistes? Saura-t-il passer des rodomontades dont il était coutumier dans l’opposition, pour faire preuve de responsabilité gouvernementale? Il faut toujours juger aux actes.
En tout cas Bruno Lemaire, dans son excellente émission de la matinée, avait raison de souligner que l’apaisement a ses vertus mais qu’en situation de crise, l’inaction n’en a aucune.