Hollande, l’incertain
Sur à peu près tous les sujets, le candidat du parti socialiste nous laisse dans l’incertitude.
Je l’ai relevé dans un précédent billet s’agissant du prélèvement confiscatoire de 75% sur les très hauts revenus qui, les jours pairs, doit moraliser notre société, mais , les jours impairs, n’a pas « vocation à rapporter un seul euro au budget de l’Etat » ???
Aujourd’hui, il s’agit de la politique de défense de la France.
« Le candidat socialiste, je cite deux de ses conseillers, demandera une évaluation, un bilan coût/bénéfice de la réintégration par la France du commandement intégré de l’OTAN, non pas pour la remettre en question, mais pour prendre les décisions qui lui permettront d’être conforme aux intérêts de la France. » Admirable! En somme, on décide de ne rien décider , d’attendre et de voir venir. Quel courage, quelle vision! En fait, le message est facile à décrypter : on ne changera rien…
Et puis, comme souvent, le mensonge: « Nicolas Sarkozy a abandonné le projet de défense européenne au profit de l’Alliance atlantique ». Mauvaise foi ou méconnaissance des efforts constants que déploie notre diplomatie pour faire avancer la PSDC (politique de sécurité et de défense commune) ? La France avec l’Allemagne et la Pologne, dans le cadre du « Triangle de Weimar », élargi à l’Italie et à l’Espagne, a obtenu des avancées significatives que je pourrais développer longuement. Pas un mot non plus du traité de Lancaster House qui a lancé une coopération de défense exemplaire entre France et Grande-Bretagne.
Je reste perplexe: dois-je me réjouir de l’absence totale de « valeur ajoutée » du candidat du parti socialiste non seulement en matière de défense mais plus généralement en politique étrangère? Ou dois-je m’indigner de la supercherie qui consiste à promettre « le changement maintenant » sans être capable d’apporter le début d’une idée nouvelle?
Ah! si , j’oubliais : la seule mesure évoquée en passant par le candidat pour compenser la création de 65 000 emplois de fonctionnaires supplémentaires dans l’éducation, la police et la justice, c’est de réduire les effectifs de nos armées. Quand on sait que la réforme en cours depuis 2008 est en train d’y supprimer 54 000 postes, on ne peut qu’être effrayé par l’état dans lequel le candidat socialiste – s’il était élu – mettrait l’armé française.